Producteurs Et Parasites
Ces notes de lecture ne sont ni exhaustives ni précises : par pitié, ne les utilisez pas directement comme source dans un quelconque écrit. Le but de les publier est bien de vous donner envie de consulter l’oeuvre initiale et d’en voir toute la richesse que j’ai pu y trouver.
Evolution du producérisme
Idée : De braves travailleurs ne demandent qu’à vivre de leur travail mais des minorités parasites les en empêchent.
A la révolution :
- les parasites sont les nobles décrits comme étrangers
- les assujetis économiques sont aussi exclus car pas autonomes
Proudhon
- pas de supression de la propriété privée de moyens de production
- les parasites sont les intermédiaires financiers
- les assujetis économiques ne le seraient plus dans son monde idéal
- les improductifs sont les femmes, les non-blancs,les juifs
- les étrangers viennent piquer le boulot des productifs. Donc gros désaccord avec les marxistes qui veulent en finir avec la prolétarisation et veulent s’appuyer sur l’état.
Idée reprise durant le 19ème un peu partout :
- dénoncer les monopoles et la finance internationale
- bloquer les travailleurs étrangers, racisme devient central
- recentrage sur idée de nation dont les membres coopèrent par leur culture commune et s’opposent aux éléments étrangers
- lutter contre la gauche qui fragmenterait le peuple
- protester contre une modernité dévoyée et aliénante
Après 1918, en allemagne :
- adoption du mode de production industriel et des mouvements de masse
- donne comme origine à la modernité aliénante le “mauvais” capitalisme
En 1930, aux US (New deal et Keynes) :
- également discours des bons capitalistes contre mauvais, mais opposition investisseur/spéculateur
- fédération de patrons, syndicats par état pour meilleure vie ouvrière car plus de conso
- adoption du mode de production et consommation industriel dans imaginaire producériste
- surtout pas de mesures coercitives de l’état
- moins de parasite d’en bas, mais toujours raciste, anti immigration, promeut homme blanc cis.
Après 1945, prisme raciste abandonné mais prisme producériste toujours bien présent. La concorde patron-ouvrier et l’opposition producteur-parasite sont adoptés par les différents partis en France (facile, profitable, pratique). Mais toujours raciste et pour les hommes blancs cis.
Aprés 1960, cet équilibre est rejeté par les progressistes (féministes, anti-coloniaux, etc…).
Vers 1980, neo-libéraux s’engouffrent dans la brèche :
- pas de mauvais capitalisme selon eux, veulent fin du compromis keynesien
- développent discours producériste pour conquérir les foules
- disent qu’ils promeuvent esprit d’entreprise et bien être à long terme
- parasites sont ceux qui faussent concurrence : chomeurs, syndicats, fonctionnaires, élites culturelles
- clairement un ferment de racisme dans les parasites évoqués même si pas dans la théorie
La politique française et le producérisme
Chirac se convertit hyper vite au neo libéralisme. Marche bien mais les restes du gaullisme empêche critique des étrangers. Le Pen en profite, soutenu par club neoliberaux, mais promeut surtout discours de purge, plus facile que discours neo libéral. Freiné par son antisémitisme forcené.
MLP change le ton :
- étrangers coutent cher, plus question de déformation de concurrence
- parasite du haut devient finance mondiale, bruxelle, etc
- islam est le nouveau juif
- sourdine sur les théories économique, besoin de rallier patrons et prolétaires donc rien d’extrême
Sarko joue à fond opposition productif/oisif. Marche bien en 2008 mais refuse de donner des parasites d’en haut. Droite bouffée depuis par ce problème.
PS devient neolibéral et compte sur son statut de parti d’alternance. Fumé avec Hollande.
Mélenchon alterne entre vision producériste et anticapitaliste.
Problème à droite comme à gauche. Peu de gens sont pas dans la vision producériste donc difficile de proposer vision alternative.
Macron a une stratégie, faire le vide entre lui et le RN :
- d’abord tient discours antiproducériste rassembleur (les petits peuvent grandir / les grands doivent être responsables) -> bat MLP en 2017
- PS cramé, Mélenchon detesté donc républicains de gauche voteront pour lui face à MLP -> très vite, passe au neolibéralisme
- siphonne ensuite LR avec les parasites qui deviennent les immigrés et les élites wokistes + assure que MLP soit deuxième
L’électorat RN est au milieu dans l’idéologie, attaqué par le haut et le bas. Dans les faits, gens qui se targuent d’être productifs. RN veut les séduire avec mesures de protection genre prêts à taux 0.
L’électorat RN est ni de droite ni de gauche dans l’idéologie. Solidarité nationale rassemble tout le monde. Rendre à chacun le fruit de son labeur -> chasser les parasites, pas redistribuer les richesses. Aussi, aucun changement de société important à encaisser, on vire juste les parasites, très sécurisant.
Division gauche/droite/extr dr durera pas. Quand droite verra que siphonnage de extr dr pas possible, ils s’allieront :
- neoliberalisme se casse la gueule, ses priorités délaissées au profit d’un produc racialisé (cf UK US)
- Stabilité des prix prio pour les neolib, politique offre après. Inversion pour les fachos.
- en FR, Macron détruit avec retraites, les autres de LREM et RN regardent comment s’allier :
- Europe plus un problème vu que fachos en majorité
- Ukraine non plus vu que US se retirent et que tt le monde les abandonnent
- antisémitisme non plus vu que la gauche est accusée de l’être
- éco non plus vu que RN peut s’adapter
Pour la gauche :
- reprendre discours prod est voué à l’échec (cf Ruffin et Roussel). Ils pronent quand même des gros changements là où RN dit que rien n’aura à changer drastiquement.
- Jadot et glucksman veulent reprendre discours Macron de 2017. Voué à l’échec.
- Mélenchon table sur un soulèvement démocratique populaire, notamment avec Gaza
Conclusion :
- gauche se dit, on lutte pour la majorité des gens donc à la fin, les gens nous rejoindront. Si échouent c’est à cause des méchants qui trompent les gens. Mais capitalisme VA sombrer, c’est sûr.
- en vrai, les nombreuses luttes s’amplifient pas (féminisme, anti-colonialisme,…), peuvent même se tirer dans les pattes (cf Roussel).
- en plus, ca conduit à trouver ZE problématique qui ferait converger tt le monde vers la gauche, y en a pas, ca frustre les diversités et ca amène à faire la cours aux fachos.
- Mieux vaut cesser de créer un “nous” unique et viser des alliances d’occasion. Au moins une chose positive : la situation est plus simple, un fascisme est clairement présent, la gauche peut bien se présenter en antifasciste sans ambiguité.